Salut les djeun’s,
Pour comprendre Bitcoin, il est indispensable de comprendre la fonction et l’histoire de la monnaie.
Pour nous aider sur ce chemin, nous allons suivre les aventures de Francis, un jeune agriculteur fougueux et candide qui souhaite s’installer à Mons-Boubert, dans la Somme (80), pour se rapprocher de sa ferme et de sa nouvelle copine Gisèle. Il a repéré une superbe maison à l’entrée du village. C’est celle de José, un fantasque buraliste aussi cultivé et qu’alcoolique.
La vente s’annonce délicate car José n’est pas spécialement vendeur…
Les aventures de Francis seront découpées en 3 parties :
Dans la partie 1, Francis va découvrir ce qu’est la monnaie, ses fonctions et les caractéristiques d’une bonne monnaie en voulant acheter la maison de José.
Dans la partie 2, il ira à la rencontre du professeur Javier, un sage à la connaissance encyclopédique aujourd’hui retraité du monde, qui lui expliquera l’évolution des monnaies à la lumière de l’histoire.
Dans la partie 3, Francis aura la nuit de la révélation et découvrira Bitcoin…
Si on t’a transféré ce mail et que tu veux recevoir les prochaines éditions de 2 minutes max, n’hésite pas à t’inscrire ici 👇
🎙 Question du public
Question de Théophile : “Est il possible de commenter également les variations du Bitcoin de la semaine ou du mois dans une petite partie de ta newsletter ? Pour bien comprendre qu’elle a été l’impact sur le marché financier etc ou autre ?”
Tout à fait, avec plaisir ! Je pourrais le faire quand nous nous attaquerons au Bitcoin dans la partie 3, et ce de mon mieux avec mes modestes connaissances… En attendant d’en arriver à cette partie, je vais continuer avec mes histoires de Francis et José 🙃
Partie 1 : qu’est-ce la monnaie ?
Dans cette partie, nous revenons sur ce qu’est la monnaie, ses fonctions et les caractéristiques d’une bonne monnaie à travers les aventures de Francis et sa volonté d’acheter la maison de José en petits pois.
Fonction 2 : La monnaie comme réserve de valeur
On a terminé l’épisode précédent en concluant qu’une monnaie était avant tout un bien d’échange, c’est-à-dire un bien qui n’est pas acheté pour lui-même mais dans le but d'être échangé contre un autre bien ou service.
Ce qui fait donc d’un bien une monnaie, c’est sa vendabilité, c’est-à-dire la facilité avec lequel ce bien peut être vendu sur le marché tout en gardant le plus de valeur possible.
Dans l’histoire, la monnaie a pris différentes formes : pierre, perle, sel, or…
Chacune de ces formes comblait plus ou moins bien l’absence de coïncidences des besoins, vue également dans l’édition précédente (coïncidence d’échelles, de lieu et de temps)
Mais de ces 3 coïncidences, la plus cruciale (et rare) pour les formes de monnaie est la vendabilité dans le temps, c’est-à-dire la capacité de cette monnaie à conserver sa valeur dans le futur afin que l’on puisse épargner dans cette monnaie pour protéger et accroître son patrimoine.
Revenons aux petits pois de Francis. Ces derniers remplissaient très bien les deux premières caractéristiques de la vendabilité de la monnaie :
vendabilité à l’échelle : les petits pois peuvent être facilement divisés ou regroupés en différentes quantités, à l’inverse de la maison de José qui est indivisible.
vendabilité dans l’espace : légers, ils sont facilement transportables.
En revanche, la vendabilité dans le temps disqualifie le petit pois. Un petit pois ne peut garder sa valeur dans le temps du fait de sa composition chimique : il est condamné à pourrir (ou à finir digéré lol ^^).
C’est la deuxième fonction de la monnaie : la réserve de valeur.
Et ce n’est pas tout. Les petits pois de Francis ont un autre problème : sa rareté.
Il est aisé d’en faire pousser, surtout sur cette terre féconde de la Somme.
Si le prix du petit pois augmentait subitement sur le marché suite à une hausse de sa demande, tous les autres habitants de Mons-Boubert pourraient facilement le cultiver. Même José, notre buraliste qui possède la maison tant désirée.
Les petits pois sont donc une monnaie facile, c’est-à-dire une monnaie dont il est facile d’augmenter l’offre si la demande augmente.
Or, ce sont les monnaies dures qui remplissent le mieux cette fonction de réserve de valeur, celles dont la production est difficile à accroître.
On évalue la dureté d’une monnaie et sa capacité à jouer un rôle monétaire à travers le ratio stock-à-flux du bien choisi comme monnaie, c’est-à-dire le stock divisé par les flux de ce bien :
Le stock représente la quantité de tout ce qui a été produit dans le passé MOINS tout ce qui a été consommé ou détruit.
Le flux représente la production supplémentaire de ce bien qui sera faite au cours de la prochaine période.
Plus ce ratio est élevé, et plus le bien a des chances de s’apprécier sur le long-terme s’il est choisi comme réserve de valeur et donc d’être vendable dans le temps.
À l’inverse, plus ce ratio est bas, et moins le bien a de chances de s’apprécier sur le long-terme et d’être vendable dans le temps.
Ainsi, Francis est bien emmerdé car il a choisi comme monnaie les petits pois, dont on a vu que le ratio stock-à-flux était bas…
Il y a un vrai risque que Francis voit toute sa fortune disparaître en subissant de plein fouet les effets du piège de la monnaie facile.
Un bien utilisé comme réserve de valeur, ici les petits pois, et dont la production est simple, facile et peu coûteuse détruira la fortune de ceux qui l’utilisent comme réserve de valeur.
Si demain, tous les habitants de Mons-Boub’ se mettent à produire des petits pois, l’offre de petits pois sera telle sur le marché que le prix chutera fortement et la fortune de Francis avec, l’offre de petits pois étant supérieure à sa demande.
À l’inverse, si la production de petits pois était difficile, la hausse de la production en petits pois ne satisferait pas entièrement la hausse de la demande. Cela aurait pour effet d’augmenter mécaniquement le prix du petit pois et par conséquent la fortune de Francis, la demande en petit pois étant supérieure à son offre.
Kapisch ? ^^
Dès lors, comment Francis va-t-il faire pour acheter sa maison ?
Réponse à la prochaine édition…
Édition plus “technique” et plus dense qu’hier, que j’avais limite trouvée trop courte.
Qu’en avez vous pensé ? Était-ce assez clair ?
N’hésitez pas à me poser vos questions et à me faire vos remarques hein, n’oubliez pas que c’est une conversation 🤙
@+ dans le bus,
C’est ₿on ça,
Jean
Le but de Fékir mesdames, messieurs…